Dur, dur d'etre une B...

Depuis l'ouverture de ce blog, il est question d'ouvrir cette rubrique "...refaire le monde" ; parce que quoi qu'on en dise et quelles que soient nos qualités rugbystiques, c'est toujours la qu'on est les meilleurs. En même temps c'est normal, c'est la mi-temps la plus longue (ce n'est donc plus une MI-temps, mais ça on verra dans un prochain débat), et celle ou on est les plus entrainés.

Je "profite" donc de ces 2 week-end difficiles pour revenir sur la vie compliquée d'une equipe reserve.

Déjà, rien que le mot "reserve" veut tout dire, une equipe B c'est le vivier dans lequel la Une peut puiser. Pour pallier aux absences, instaurer un roulement ou interesser l'ensemble du groupe. Et on touche là au problème essentiel d'une reserve : elle est hyper dépendante de sa "supérieure", sa composition est liée aux joueurs laissés par la Une. En plus chez nous, pas d'accession ou descente en fonction des resultats. Ca devrait enlever toute pression de résultat négatif, mais ça peut aussi couper la motivation...

C'est là toute la difficulté pour les entraineurs à gérer un groupe reserve et à le maintenir intéressé sur la durée. Un joueur non retenu dans le groupe premier a de fortes chances de jouer en réserve. Ce même joueur non retenu en B parce qu'il y a trop de monde n'a plus d'équipe "en dessous" pour l'accueillir. Et c'est là la difficulté pour les joueurs à accepter cette "injustice", lui qui s'entraine comme les autres, qui a pas été plus mauvais qu'un autre le week-end dernier et qui va devoir regarder ses copains sans pouvoir les aider ou participer à la fête.

Alors quand les résultats suivent, tout va bien, les joueurs tournent, l'ambiance est saine,... Par contre quand ça devient plus compliqué comme pour nous depuis 2 matchs, ce sont les premières lézardes qui apparaissent, les rancoeurs qui ressurgissent, puis la démotivation et la démission.

Je vais noircir volontairement le tableau, mais pour en revenir au SJAO (parce que c'est quand même notre blog !), c'est justement ce qu'il faut à tout prix éviter. On a trop loué depuis le début de la saison les qualités humaines de ce groupe réserve pour croire qu'elles se sont évaporés en 15 jours. Et c'est aujourd'hui aux joueurs à relever la tête et à faire bloc pour retrouver l'allant du début de saison. Baisser les bras aujourd'hui, manquer les prochains entrainements parce que "de toute façon pour en prendre quarante", commencer à chouiner parce que le froid, la fatigue, les enfants,...c'est le meilleur moyen de lancer la locomotive sur les rails de la desillusion. Car plus que le résultat sec, c'est la manière et l'absence de rebellion sur ces deux rencontres qui me font craindre des jours difficiles.

Alors je vous entend déjà me dire (et notamment les joueurs) : "ouais c'est facile, c'est pas toi qui joues en B, qui en prends 120 en 2 matchs, ...". Ce a quoi je répondrais qu'effectivement je ne joue pas B, mais que comme tout joueur de Rugby j'y ai fait mes classes, que les 120 points je les ai déjà pris en UNE fois (et pas qu'une fois), et que ce n'est surtout pas en démissionnant que les choses vont s'arranger (si tant qu'elles aillent mal, y'a pas non plus le feu à la maison B ! Comme je l'ai dit je noirci volontairement le trait pour les besoins de l'article).
Je répondrais que j'aime bien comparer le Rugby et la vie de tous les jours, et le cas présent s'y prête fortement : dans la vie comme en sport, et plus particulièrement en Rugby où les notions de groupe, solidarité et engagement sont primordiales, ce n'est jamais dans la facilité, quand tout va bien, que se créent les groupes.
Je répondrais que dans la vie comme au Rugby c'est quand on est dans la merde que l'on se forge des amitiés vraies et fortes. Que dans la vie comme au rugby c'est dans la difficulté que l'on se crée des émotions et des souvenirs (N'importe quel joueur se souvient d'un match de guerre, dans la merde avec le monde entier contre soi et qu'on a gagné d'1 ou 2 points ! Qui se souvient d'une seule action d'une branlée passée à l'adversaire si ce n'est le marqueur, et encore...?). Enfin que dans la vie comme au Rugby, c'est dans sa capacité à encaisser les coups durs, à relever la tête et à repartir de l'avant, que l'on mesure les valeurs d'un homme ou d'un groupe !
Et là, têtes de mules comme vous l'êtes, vous allez me rétorquer que c'est bien beau de donner des leçons, mais faudrait d'abord les appliquer devant le balai de sa porte à 14h (ouais parce que quand vous parlez tous en même temps on comprend rien !!).
Et je vous répondrais pour finir que bon là il est tard, on a un peu picolé et il faut que je rentre si je veux pas me faire tuer par ma femme, tu la connais ! En plus ce soir on mange mexicain, et moi j'aime bien ça le mexicain....